Série emblématique du jeu d'aventure sur ordinateur mais aussi fer de lance de ce genre chez Sierra, King's Quest n'avait semble-t-il plus grand chose à prouver. Et pourtant avec ce cinquième épisode, c'est à une véritable révolution que l'on assiste, tant sur le plan technique que sur celui de la jouabilité. Mais avant de vous parler plus avant de ce cinquième opus, laissez-moi commencer par la formule adéquate à tout bon conte.
Il était une fois...
Dans le doux royaume de Daventry, le roi Graham et sa famille à l'histoire tourmentée semblent enfin bénéficier d'une forme de paix, depuis le retour un an plutôt de Rosella suite à ses aventures au royaume de Tamir. Profitant de cet état, Graham décide donc de partir se promener dans la forêt aux alentours du lac Maylie, ne se doutant pas que pendant ce temps, le mystérieux sorcier Mordack fait disparaître le château et ses occupants, grâce à un sort de téléportation. De retour de sa balade, Cédric, un hibou savant et témoin de l'enlèvement lui expose les faits et l'emmène ensuite auprès de son maître, le mage Crispin, qui réside à Serenia. Graham va alors s'embarquer dans une longue aventure pour sauver sa famille.
La magie au bout du clic
King's Quest V marque non seulement un tournant dans la série, mais aussi pour tous les jeux d'aventure produits par Sierra : il s'agit du premier titre bénéficiant de l'interface tout-Ã-la-souris, souvent évoquée comme "interface à la Sierra", où le curseur de la souris prend une forme spécifique en fonction de l'action à effectuer. Le clic droit permet de faire défiler ces différentes actions et le clic gauche, bien entendu, permet de les effectuer. Et oui, souvenez-vous, King's Quest IV avait certes déjà introduit la souris, mais il fallait encore taper au clavier les différentes actions ! Cette nouveauté s'accompagne cependant de certains désagréments.
Un sombre présage
De l'aveu même de Roberta Williams (alias Mme King's Quest), ce changement en apparence simple d'interface amène des réflexions différentes au niveau du design du jeu. Si les jeux Sierra sont connus pour leurs inévitables morts frustrantes, leurs logiques pour le moins absconses et même la nécessité de prendre certains objets au bon moment sous peine de ne jamais pouvoir finir le jeu, il faut reconnaître que King's Quest V prend la première place sur le podium des jeux conçus sans prendre de gants avec le joueur. Ces défauts sont présents à outrance, et l'ajout de différents passage de type "labyrinthe" ne va pas vous aider. Bref, armez-vous de patience, faites des tonnes de sauvegarde et n'ayez pas trop honte à regarder du côté des soluces. Mais l'on pardonne rapidement ces défauts lorsqu'on constate le charme exprimé par le jeu.
Fait de la même matière que les rêves
Enfin, presque ! Le moteur SCI (Script Code Interpreter), après avoir été introduit dans King's Quest IV, démontre toute sa puissance dans cet opus avec une nouvelle version. Cette nouvelle mouture permet ainsi l'usage de dessins réalisés à la main puis digitalisés en guise de décor sur lequel Graham va évoluer, une petite révolution dans le jeu d'aventure. Cela va de soit, ceci s'accompagne d'une avancée majeure : l'usage de 256 couleurs (là où King's Quest IV n'en utilisait encore que 16), tout en restant à la glorieuse résolution de 320*200. Bref, de nombreux atouts techniques qui permettent à King's Quest de revêtir pleinement ses parures féériques et de nous en mettre plein les yeux !
Et ils vécurent heureux et très longtemps
A sa sortie, King's Quest V a eu le droit à de nombreux éloges de la presse spécialisée (tout en remarquant certaines énigmes à la logique douteuse) mais également à un score de vente impressionnant, puisque pas moins de 500 000 copies du jeu ont été vendues ! Le jeu est sorti non seulement sur PC, mais également sur la console 8 bits de Nintendo, la NES. Face à ce succès et à l'avènement de l'ère "multimédia", King's Quest V est également le premier jeu Sierra à avoir bénéficié d'une version CD-ROM. Celle-ci comporte le traditionnel doublage des personnages, mais également un script révisé (les descriptions ne sont plus les mêmes) et l'introduction de "gros plan" supplémentaires et révisés pour de nombreux personnages.
Et tout ça dans la langue de Molière
Comme à notre habitude, nous vous proposons une version pas comme les autres : la version française d'origine ! Sierra a toujours fait preuve de bonne volonté dans cette matière, mais le résultat n'est guère à la hauteur, puisque la traduction laisse à désirer.
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